Le carnaval de Marche tient ses origines dans un petit personnage moqueur et gai luron que l'on nomme Gugusse.
Celui-ci n'est cependant pas le seul personnage qui participe au carnaval du dimanche gras. En fouillant au coeur de la capitale de la Famenne, nous avons trouvé non seulement des légendes mettant en exergue le travail des petits Nutons, la frayeur causée par les loups, les méfaits des Diables ou des Macrâles, mais aussi une légende assez surprenante concernant une Grosse Biesse qui a maintenant donné son nom au carnaval!
Le carnaval de Marche, c'est donc ce mélange de personnages assez pittoresques auxquels il faudra ajouter le Grand Georges, dernier sonneur public à Marche et le Grand Mautchî qui, avant 1995, portait le nom de Prince Carnaval. Aujourd'hui, Grand Mautchîs et Princes passés sont regroupés sous le nom de Haute Cour.
L'histoire du carnaval marchois est aussi liée aux sociétés locales qui y participent depuis 1960. C'est aussi la tradition des thèmes et des inscriptions humoristiques effectuées sur les vitrines des commerçants marchois.
Enfin, c'est aussi une ambiance qu'on peut retrouver dans un chansonnier revu et corrigé chaque année.
NB: En 1988, le Cercle Historique de Marche publiait une étude scientifique sur le carnaval de Marche. Les origines remonteraient à l'année 1862...
La nouvelle bande dessinée est née du crayon de Colette Goosen et de la plume de Jean-Louis Troquet. Elle annonce la venue d'une nouvelle Grosse Biesse... à l'occasion du 50e anniversaire du carnaval de Marche.
Elle est, depuis le carnaval 2010, disponible à la vente (au prix de 5 €) à la maison du tourisme de Marche, au Syndicat d'Initiative et dans les bureaux de Vlan. Par ailleurs, on trouvera également à cet endroit un ouvrage sur le folklore wallon où le carnaval de Marche ainsi que la Plovinète, occupent une place de choix très honorable...
La première bande dessinée date de 1986. Elle était sortie cette fois-là du crayon de Roger Pierre... mais c'était toujours le même Jean-Louis Troquet aux commandes du scénario. Cette bande dessinée illustrait la légende de la Grosse Biesse qu'on peut par ailleurs découvrir également sur ce site...
Les Nutons sont représentés, depuis 1974 (?), par la Plovinète.
Aux temps jadis, un groupe d'une dizaine de personnes accompagnées de quelques grenadiers déambulaient dans les rues de la ville, promenant une poupée de chiffons symbolisant l'hiver et ses malheurs. Le bonhomme Hiver était brûlé sur la place au milieu de chants, de rondes et de farandoles endiablées qui exprimaient la joie générale de cette mort tant attendue. Mais Monsieur Hiver ne devait pas se douter de la chose et la solution idéale était de la saouler, aussi le faisait-on sauter dans un drap jusqu'à ce qu'il perde la tête (supplice très "en vogue" à l'époque espagnole) et à la nuit tombante, on le basculait promptement dans le grand feu! La foule criait, dansait, riait, l'alcool coulait à flot. Les acolytes étaient vêtus de blanc en représentation de la neige, amie de l'hiver, et les masques noirs pour ne pas être reconnus par le triste sire l'année suivante...
Les grenadiers, pour empêcher la foule de lyncher prématurément la marionnette, apparurent. Il y avait également un homme porteur de cannes à pêche qui distribuait des brioches pendant au bout de ligne; les enfants se pressaient autour de lui pour mordre à ces succulentes friandises, mais deux ou trois pères fouettards armés de verges cinglaient les jambes de tout ce petit monde.
Par dessus tout cela, la musique de la ville apportait son concours sonore à tout cet imbroglio..
La tradition se perpétue dans la région grâce à un comité qui tient à faire survivre ce bon vieux temps: les Amis du Gugusse.
Evidemment, quelques changements sont intervenus: l'homme aux brioches a été remplacé par monsieur Saurets. Le drap, toile de sauvetage des pompiers sert de temps-en-temps à faire pirouetter des enfants mais surtout des personnes du beau sexe attrapées par les pères fouettards, chose que d'ailleurs elles n'apprécient pas forcément!
Texte écrit à l'occasion de l'Assemblée Générale des Amis de Gugusse en 1979. Le siège social se trouvait à l'Hôtel Alfa.
Voir également "Les Amis du Gugusse"