Bien connus dans les légendes du carnaval marchois, Les Macrâles de la Famenne font leur première apparition dans le cortège dès 1996. Plongez dans l’histoire de ce groupe devenu emblématique et découvrez leur histoire.
Histoire de la création des Macrâles de la Famenne
Tout a commencé en 1995, lorsque quelques jeunes animateurs scouts, animés par un fort enthousiasme, ont décidé d’intégrer le Carnaval de la Grosse Biesse. Leur motivation ? Participer à cette fête locale en lien avec le thème annuel. C’est ainsi qu’ils prirent part au premier cortège, déguisés en pingouins : une première participation qui marqua les esprits.
Un an plus tard, Jean-Marie Lobet, sensible au potentiel du groupe, leur proposa une collaboration : contre un engagement à participer activement au carnaval, il leur offrait une aide financière de 4000 Francs belges (l’équivalent à l’époque d’environ un dixième du salaire d’un ouvrier). Une somme qui, bien que modeste, était bienvenue. Cependant, il restait à trouver des déguisements pour une dizaine de personnes, ce qui n’était pas évident avec ce budget limité.
Après réflexion, l’idée de créer des costumes de sorcières fit son chemin. Les masques furent achetés, mais pour les tenues, le groupe eut l’idée de fouiller dans ses greniers pour se confectionner des habits en guenilles. C’est ainsi qu’en toute simplicité et avec une bonne dose d’humour, naquirent Les Macrâles de la Famenne. Le groupe se forma autour de quelques trappistes, dans l’ambiance chaleureuse de la Taverne, favorisant une réflexion… profondément festive ! 🍻
Au début, les masques étaient partagés entre les membres du groupe sur le principe du « premier arrivé, premier servi » ! Une pratique qui, avec le temps, a évolué, mais qui reste dans la mémoire de ceux qui ont vécu ces premiers moments. C’est avec cette énergie et cette convivialité que les Macrâles ont pris leur place au cœur du Carnaval de la Grosse Biesse, contribuant à la richesse de cette tradition bien ancrée dans la région.
Le costume officiel
Le costume traditionnel des Macrâles est composé d’une vieille toge ou jupe et d’un pull foncé, d’un châle tricoté et coloré, d’un balai et d’un masque de vieille dame couvrant l’intégralité de la tête, si possible avec des pustules, un nez imposant, quelques cheveux épars mal coiffés, et qui fait peur aux enfants.
Ils ont été Grands Mautchîs
Président « Les Macrâles de la Famenne«
Eddy Defeche
Président
Les Macrâles
La Légende des Macrâles
Autrefois, parmi les nombreuses grottes du Fond des Vaulx, il y en avait une qu’on appelait « le Trou des Démons ». On racontait qu’elle communiquait avec l’enfer et que, la veille du jour de la Toussaint, des Diables l’empruntaient pour visiter notre monde.
Un jour un certain Philémond Gaspard, habitant la Porte-Basse, Marchois sans peur et sans reproche, voulut en avoir le cœur net. Le jour dit, il alla se cacher aux environs de la grotte. Quelle ne fut pas sa surprise de voir bientôt arriver une, puis deux, puis trois femmes vêtues de leurs plus beaux atouts. Il en reconnut quelques-uns unes, qui avaient mauvaise fame et étaient réputées Macrâles. Quand elles furent treize, les arrivantes se groupèrent près de l’entrée de la grotte et se mirent à chanter d’étranges mélopées.
Enfin le douzième coup de minuit sonna : une lueur rouge emplit le fond de la caverne et Philémond en vit sortir treize diables tous plus laids les uns que les autres. Et les voilà partis, diables et macrâles, bras dessus et bras dessous : on dit qu’ils se rendirent au Pré des Faules, pas très loin du Monument, pour un sabbat eƯréné.
N’écoutant que son courage, notre Philémond regagna la bonne ville de Marche et s’en alla tambouriner à la porte du doyen. Celui-ci mis au courant, prit sur le champ les décisions qui s’imposaient.
Lorsque, quelques minutes avant le chant du coq, alors que le ciel rosissait sur les hauts de Champlon, les diables voulurent regagner leur enfer, ils trouvèrent l’entrée de la grotte barrée d’une croix. De plus de l’eau bénite y avait été répandue à profusion. Poussant de terribles cris de rage et de désespoir, ils s’égaillèrent dans la campagne voisine.
Que devinrent les démons ? Certains disent qu’ils firent souche et fondèrent un village des environs, dont je tairai le nom pour ne pas m’attirer l’animosité de ses habitants, connus par leur caractère peu commode. D’autres aƯirment qu’ils perdirent toute substance et errent du côté du Bois Laguesse ou du Trô thi Ô fosses, où ils tentent de s’emparer du corps du promeneur distrait. D’autres encore prétendent qu’à date fixe ils s’eƯorcent d’investir la ville de Marche dans le but de se venger. Quant aux Macrâles, on
les brûla. On raconte qu’on apercevait les flammes du bûcher depuis les hauts d’Oppagne et du Pas-Bayard.