Joëlle qui danse avou s’grosse caisse
Cette année-là, c’est Joëlle Bresmal, alias Joëlle qui danse avou s’grosse caisse, qui a été désigné Grande Mautchwesse 2004. C’est donc elle et son groupe « Plovinète, Harmonie, Porte-Basse, Comité Carnaval » , qui ont représenté notre 44e Carnaval de la Grosse Biesse en 2004.
Leur groupe a décidé du thème et cette année-là, c’était « La Grosse Biesse revient en dansant ».
La Grande Mautchwesse 2004 – Joëlle qui danse avou s’grosse caisse
La Grande Mautchwesse (le 2è du nom) est issue de la Plovinète, du comité de la Porte-Basse, du comité carnaval et de l’Harmonie communale. Beaucoup de casquettes donc pour cette dynamique personne connue de nombre de Marchois ! Il s’agit de Joëlle Bresmal… appelée pour l’occasion « Joëlle qui danse avou s’grosse caisse« . Agée de 47 ans, notre Grande Mautchwesse travaille à la Croix Jaune depuis 1984. Elle avait à peine 6 ans quand elle entra à l’harmonie communale de Marche. Il est vrai que sa famille était fort impliquée dans le folklore local et qu’autour de la table on savait ce que représentaient des mots tels que convivialité, ambiance, tradition, etc. A 7 ans, elle entame le solfège qui lui permettra de jouer de la flûte traversière à l’harmonie (en fait elle aurait préféré le saxo mais il y en avait déjà 8 ! ).
Le rythme, « Joëlle qui danse avou s’grosse caisse » l’a dans la peau : à 7 ans, elle fait partie de la clique et plus tard, l’harmonie, orpheline de percussions, lui demande d’être titulaire de la grosse caisse… il fallait quelqu’un qui puisse assurer la rythmique, ce qu’elle fait admirablement bien depuis. Aujourd’hui encore, cela reste son instrument de prédilection!
Entretemps, elle est entrée à la Plovinète qu’elle mène encore avec vivacité aujourd’hui. Ce groupe de danses folkloriques a permis de faire la réputation de la bonne ville de Marche aux 4 coins de l’Europe, car la tradition folklorique locale, elle y tient… ce qui l’a amené tout naturellement à faire partie de la Fédération des Groupes Folkloriques Wallons.
En 1977, elle épouse l’homme qui est toujours celui de sa vie, Gérard Chenoix, un marchois bien sûr et excellent danseur, lui aussi. De leur union naîtront 3 danseurs (euh trois enfants) dont deux filles qui, comme elle, se sont passionnées pour la musique, l’une jouant d’ailleurs du saxo comme elle l’aurait souhaité pour elle-même…
Plus que jamais le carnaval de la Grosse Biesse sera un carnaval de traditions…, « Joëlle qui danse avou s’grosse caisse » y tient trop ! Au comité carnaval, c’est la référence en matière de choix des sociétés musicales et folkloriques. Cette année, elle vous le prouvera encore avec entre autres présences celle des Porais de Tilff, ses amis, lors du cortège du dimanche.
Discours d’intronisation – Joëlle qui danse avou s’grosse caisse
La Grosse Biesse revient en dansant
Cette année-là, les Baloûches annoncent un envahissement de la ville… En ce mois de février 2004, d’étranges panneaux, dans la ville, annonçaient une invasion de baloûches…
Légende
Cette année-là, il y a bien longtemps, le Carnaval ne s’annonçait pas bien. Un lourd et épais nuage noir était venu se poser au-dessus de la bonne ville de Marche et depuis des jours, n’en bougeait plus. Et tous et toutes étaient frappés d’une espèce de mélancolie qui n’allait vraiment pas avec l’Esprit du Carnaval : les Zibistoukets claquaient faiblement du bec, les Baloûches agitaient tristement leurs antennes, les Compagnons du Gugusse gémissaient de plaintifs » oup-ta-ta » et le nez des Macrâles s’allongeait encore. Bref, c’était loin d’être la fête.
Alors les Seigneurs du Comité se réunirent, se concertèrent et décidèrent d’aller trouver la Macrâle du Chamay. Celle-ci les reçut fort aimablement, car c’était la plus aimable (et la plus jolie) des Macrâles de Famenne, les écouta et leur dit : » Ce nuage que vous voyez au-dessus de votre tête est un nuage de chagrin. Tant qu’il sera là, rien n’ira! » » Et toi, bonne Macrâle, ne pourrais-tu l’éloigner ? » » Comme ça, tout de suite, non… Pour ce faire, il faudrait un tambour dont la peau serait une Peau d’Allégresse » » Et qui pourrait nous donner ce tambour ? » » Je ne vois que la Grosse Biesse … » La Grosse Biesse ! Le terrible, et gentil dragon du Fond des Vaulx !
Aussitôt les Seigneurs du Comité remercièrent la Macrâle du Chamay et se rendirent chez Nos’Petite qui, avec son chien Filou, était la meilleure amie de la Biesse. Nos’Petite les écouta fort attentivement et accepta aussitôt de les aider car en bonne Marchoise qu’elle était, elle adorait le Carnaval et détestait l’idée qu’un pourri vilain nuage puisse venir gâcher la fête.
Aussitôt dit, aussitôt fait. Voilà Nos’Petite et le chien Filou partis pour le pays magique du Fond des Vaulx : ce n’est pas bien loin, il suffit de tourner à gauche après le tunnel… Arrivée au Trô Thy ô fosse, cet énorme gouffre où vit (et, souvent, dort) la Grosse Biesse, Nos’Petite se mit à chanter doucement : » Gosse Biesse, y es-tu ? Grosse Biesse, que fais-tu ? Grosse Biesse, réveille-toi. Nous avons besoin de toi ! «
Et la Grosse Biesse se réveilla et passe son énorme tête hors du trou. Nos’Petite lui explique la situation. La Grosse Biesse dit alors : » Pour faire une Peau d’Allégresse, il me faut du lait de vache folle. Et des vaches folles, il n’y en a que dans les prés du Bois l’Aguesse «
Nos’Petite ne voyait pas très bien où la Grosse Biesse voulait en venir mais elle avait une confiance totale en son énorme amie. Celle-ci dit alors : » Venez à moi, mes Biessons! » Et les Biessons accoururent.
Grosse Biesse et Biessons partirent alors vers les prés du Bois l’Aguesse, pour traire les vaches folles. Ces vaches appartenaient à l’ogre du bois, Clément le Poïou, mais celui-ci, quoique terrible, avait peur de la Biesse, et il laissa les Biessons traire ses vaches.
Les Biessons revinrent bientôt avec des centaines de litres de lait ; alors la Grosse Biesse alluma un grand feu dans le Trou de la Cabolée, y plaça un énorme chaudron et fit bouillir le lait. Il fallut des heures. Puis quand le lait se fut mis à bouillir, il commença à se former à la surface une peau épaisse et élastique, mordorée et chatoyante : c’était la Peau d’Allégresse. La Grosse Biesse et les Biessons retirèrent la peau de par-dessus le lait, confectionnèrent un énorme tambour et avec art et adresse, tendirent la Peau d’Allégresse.
Ensuite, tous en cortège, Grosse Biesse, Biessons, Nos’Petite, Filou (et tous les Nutons du Fond des Vaulx, alertés par la vacarme) partirent vers la bonne ville de Marche. La Grosse Biesse était en tête et jouait du tambour. Et, au fur et à mesure qu’ils avançaient, le nuage de chagrin se trouait, s’effilochait, disparaissait. Et le soleil rayonnait.
Ils arrivèrent en ville. Et tous les Marchois, en entendant le son du Tambour d’Allégresse, furent pris d’une irrésistible envie de danser. Et c’est ce qu’ils firent : ils dansèrent, le libraire avec la parfumeuse, le glacier et sa glacière, la substitute avec le commissaire… Oui, tous, ils se mirent à danser et à faire une fête dont on parle encore aujourd’hui.
Histoire écrite par J-L Troquet
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